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Des véhicules défaillants - La Presse

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Des véhicules défaillants

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Le lieutenant-général Andrew Leslie.

Sept ans de guerre en Afghanistan ont sérieusement dégarni le parc de véhicules de l'Armée de terre
canadienne. Certains types de véhicules affichent un taux de défaillance de plus de 70 %.
Endommagés par des bombes, des routes accidentées ou des blindages trop lourds, ils finissent
souvent dans un gigantesque cimetière de véhicules, situé près de la base militaire de Kandahar.

«C'est presque une crise», a admis le lieutenant-général Andrew Leslie, le 9 mars, devant le comité
sénatorial permanent de la défense. «Les taux de défaillance mécanique sont les plus élevés qu'il
m'ait été donné de voir.»


«Le présent tempo opérationnel fait en sorte que nous utilisons notre équipement à pleine capacité»,
a ajouté le chef d'état-major de l'Armée de terre. «Cette situation est très sérieuse, car le nombre et
les types d'équipements qui doivent être réparés et remplacés ne cessent d'augmenter à un rythme
effréné et l'utilisation de cet équipement est beaucoup plus grande que ce qui avait été planifié lors
de leur achat.»

Selon le major-général à la retraite Terry Liston, sur les 600 véhicules blindés légers (VBL3), plus de
200 sont hors d'usage, détruits par des bombes artisanales ou par une utilisation excessive. «Ces
véhicules sont conçus pour rouler quelques milliers de kilomètres par an. Actuellement, ils parcourent
de 40 000 à 50 000 km par an!»

«Mieux vaut endommager l'équipement que de perdre des vies», dit Colin Kenny, président du comité
sénatorial de la défense. Il reconnaît que l'équipement se détériore très vite en Afghanistan, d'autant
plus que «les routes sont encore pires là-bas qu'au centre-ville de Montréal au printemps!»

Les véhicules détruits en Afghanistan sont renouvelés en première vitesse par le Canada. Pour
l'instant, ce sont donc les soldats en entraînement au pays qui souffrent de la pénurie de véhicules
en bon état. Le problème, c'est que l'Armée manque cruellement de mécaniciens spécialisés pour
réparer les véhicules rapatriés au Canada. Selon le lieutenant-général Leslie, il en faudrait «quelques
centaines» pour remettre le parc de véhicules en état de marche.
 
Des chars stockés à Montréal

Pendant que les soldats déployés en Afghanistan s'entassent dans des chars d'assaut vieux d'un
demi-siècle, pas moins de 80 chars presque neufs, des Leopard II achetés par le Canada en 2007,
dorment dans des entrepôts de Montréal et des Pays-Bas.

Dans une lettre datée du 25 mars, le député bloquiste Claude Bachand exhorte le ministre de la
Défense, Peter MacKay, à mettre rapidement ces chars d'assaut au service de l'armée. «Cet
équipement a été jugé prioritaire pour la sécurité des troupes canadiennes, écrit-il. Qu'attend votre
gouvernement pour procéder à la mise à jour de cet équipement? Il en va de la vie des soldats.»

Le ministère de la Défense veut modifier les Leopard II, notamment en ajoutant une couche de
blindage, avant de les rendre opérationnels. Mais depuis deux ans, rien ne bouge. Le
lieutenant-général Andrew Leslie, chef d'état-major de l'Armée de terre, n'a pas caché son
exaspération face à la lenteur bureaucratique du ministère. «Aucun contrat n'a encore été signé
pour leur remise à neuf», a-t-il expliqué, le 9 mars, devant un comité sénatorial. «J'attends depuis
deux ans.»

Quarante Leopard II sont entreposés dans un hangar de la base militaire de Longue-Pointe, dans l'est
de Montréal. Quarante autres sont toujours cloués chez leurs anciens propriétaires, les Pays-Bas.
Seulement 20 sont utilisés en Afghanistan. «Ce sont probablement les meilleurs chars du monde, a dit
le lieutenant-général Leslie. Lorsqu'ils sont utilisés pour une mission, ils permettent de sauver la vie
de nos soldats.»

La plupart des militaires déployés en sol afghan doivent se déplacer à bord de Leopard I, dont le taux
de défaillance s'élève à 71%. «Ils ont été conçus il y a près de 45 ans, a-t-il ajouté. Ils pèsent près de
50 tonnes et sont utilisés au maximum. C'est pourquoi le gouvernement du Canada nous a acheté des
Leopard II.»

Mais au rythme où vont les choses, ces chars ne seront pas prêts avant la fin de la mission afghane,
en 2011. Au ministère, aucun échéancier n'a été fixé. «Des consultations et une planification sont en
cours pour déterminer l'envergure des travaux requis et la façon dont ces travaux seront exécutés»,
a dit un porte-parole du ministre MacKay. Un processus d'appel d'offres sera lancé par la suite. «Il est
inacceptable que la bureaucratie gouvernementale, pendant que les gars sont en train de mourir, soit
en train de «téter» pour donner ce contrat», s'insurge le major-général à la retraite Terry Liston.

Le brigadier général Denis Thompson, qui a commandé jusqu'en février les troupes déployées dans la
province de Kandahar, se fait toutefois rassurant. «On a acheté les Leopard II pour les futures
missions. En Afghanistan, je peux vous dire qu'on a un plus grand nombre de chars d'assaut qu'on a de
soldats pour les conduire.»
 
Des millions en matériel démoli

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Les engins explosifs improvisés sont devenus un fléau en Afghanistan.

En plus de faire nombre de morts et de blessés, l'explosion d'EEI se traduit par la perte ou
la réparation de plusieurs véhicules pour l'armée canadienne en Afghanistan. Et c'est sans
compter la nécessité pour les Forces armées de dépenser des dizaines de millions de dollars
pour l'achat de nouveaux véhicules.

Dans un article publié le 23 février dernier, ruefrontenac.com, le journal en ligne des employés
en lock-out du Journal de Montréal, indiquait que les bombes artisanales ont causé pour 10,7
millions de dollars en dommages à des véhicules au cours des deux dernières années.

Au total, 37 véhicules de type Nyala et blindé léger (VBL III) ont été endommagés au cours de cette
période, ajoutaient les auteurs du texte. Les Nyala sont de très lourds véhicules de transport achetés
par le Canada en Afrique du Sud il y a plus de trois ans à un coût d'environ un million de dollars
l'unité.

Depuis, les Forces ont dépensé 30 millions de dollars de plus pour l'achat d'un trio de véhicules
américains (appelés Husky, Buffalo et Cougar) destinés à la détection, au transport et à la destruction
des EEI. Le Canada a aussi sorti des boules à mites de vieux tanks dont on voulait se débarrasser et
a acheté d'autres chars en Europe, tous destinés au théâtre afghan. Encore là, la facture se compte en
dizaines de millions de dollars.

Plusieurs des véhicules utilisés par les militaires en Afghanistan sont dotés d'un châssis en forme de V
qui dirige le souffle d'une explosion vers les côtés. Cela réduit le choc sous le plancher et, par
conséquent, la gravité des blessures. En contrepartie, les insurgés modifient constamment leurs
tactiques et bricolent des EEI de plus en plus gros. Le nombre de morts et de blessés continue
d'augmenter.

Les véhicules endommagés qui peuvent être réparés sont envoyés dans un atelier de General
Dynamics à London, en Ontario. Quant aux carcasses des véhicules trop démolis pour être réparés,
elles sont envoyées à la base de Longue-Pointe, à Montréal, où elles sont analysées avec minutie
afin de mieux comprendre les tactiques et les matériaux explosifs utilisés par les talibans.


* * *


Des tours et des ballons pour détecter les EEI

Les militaires canadiens s'apprêteraient à investir quelque 100 millions de dollars pour l'achat de tours
de surveillance et de ballons téléguidés permettant de lutter contre les EEI en Afghanistan. Dans un
cas comme dans l'autre, tours et ballons seraient dotés d'une multitude d'équipements de surveillance,
dont des caméras, des senseurs, etc. Les ballons (aérostats) seraient principalement déployés autour
des installations canadiennes à la base de l'aérodrome de Kandahar tandis que les tours de
surveillance seraient érigées davantage dans les zones rurales, autour des bases d'opération avancées.

C'est le journaliste David ******** du quotidien The Ottawa Citizen qui avait dévoilé cette nouvelle en
octobre 2008. Il en a fait une mise à jour, le 18 mars sur son blogue, indiquant que le ministère de la
Défense était prêt à lancer les appels d'offres en ce sens. Les deux équipements ont l'avantage de
pouvoir être déployés très rapidement. Les Américains utilisent déjà de tels tours et ballons, tant en
Irak qu'en Afghanistan.

* * *

10,7 millions

En dollars, les dommages causés à des véhicules de l'armée canadienne par les bombes artisanales
au cours des deux dernières années.

37

Nombre de véhicules de type Nyala et blindé léger (VBL III) endommagés. Leur coût : un million
l'unité.

30 millions

En dollars, le coût de l'achat d'un trio de véhicules américains destinés à la détection, au transport et
à la destruction des EEI.
 
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