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C'était il y a moins de trois semaines, sur une piste poussiéreuse des confins pakistano-afghans. Un 4 X 4 transportant des hommes d'al-Qaida, qui se croient àl'abri des chasseurs de l'US Air Force. Mais pas de ses robots aéroportés. Le véhicule est pulvérisé par un missile tiré depuis un drone Predator. Même scénario qu'au Yémen, il y a deux ans.
De l'observation, les engins sans pilote sont passés en quelques années àl'attaque. Une évolution qui pourrait révolutionner le combat aérien de demain. Les avions ont commencé às'émanciper de leurs pilotes dans le ciel du Vietnam. Pour surveiller la piste Hô Chi Minh, les Américains montent des caméras sur des engins radiocommandés servant de cibles d'entraînement. Tsahal prend la relève, lors de l'opération «Paix en Galilée » au Liban en 1982. L'armée israélienne utilise des drones comme leurres pour faire se dévoiler les batteries syriennes. Moins de dix ans plus tard, la guerre du Golfe donne l'occasion àplusieurs armées occidentales de tester leurs drones.
Leurs titres de gloire, les drones les gagnent vraiment dans les Balkans, au milieu des années 90. Français et Allemands envoient leurs yeux artificiels espionner les milices de Slobodan Milosevic. Puis, les Américains sortent de leur panoplie le fameux Predator. Quand il s'agit de bouter hors d'Afghanistan les talibans, fin 2001, le plus connu de tous les drones est de nouveau de la partie. Et cette fois-ci, il est devenu plus agressif. Les ingénieurs de l'Us Air Force et de la CIA ont monté sous ses ailes deux missiles antichars Hellfire.
Mais c'est en Irak que l'utilisation des drones a explosé, passant d'un usage marginal àun rôle central dans les opérations. On estime aujourd'hui que les GI mettent en oeuvre pas moins d'un millier de ces engins, de toutes tailles, dans le ciel irakien. Du petit modèle réduit de moins de deux kilos lancé àla main par un chef de section sur le terrain, au drone stratégique Global Hawk, qui peut planer àquelque 20 000 mètres au-dessus des zones rebelles du triangle sunnite.
Aujourd'hui, on n'ironise plus sur la «drone de guerre ». «Nous sommes en train de passer d'engins d'observation et de reconnaissance àde véritables appareils de combat, explique le général Michel Asencio, chercheur associé àla FRS (Fondation pour la recherche stratégique), les Américains, très en avance, veulent un appareil qui permet d'assommer les défenses adverses, sans risquer la vie d'un pilote. » Fin 2003, le patron de l'Air Force a fixé le cahier des charges : un engin capable de frapper à17 000 kilomètres en moins de deux heures, avec une charge de 5 tonnes. En 2020, il estime qu'un tiers de ses avions de combat seront des Ucav (véhicule de combat aérien non piloté).
Le Pentagone tient àson concept de «persistance projetée ». «Ces Ucav ouvriront la porte àune couverture quasi-permanente du champ de bataille puisqu'ils seront ravitaillables en vol, expliquent Adam B. Siegel et James Perry, de chez Northrop Grumman, et ce, dans les conditions les plus hostiles. Avec de grosses économies logistiques et un risque nul de perte en vies humaines. » Parmi les missions principales envisagées : la destruction, durant la dangereuse première phase de combat, des défenses antiaériennes ennemies, la guerre électronique, le renseignement et les frappes nécessitant une réaction ultra-rapide. D'où une large application dans la lutte antiterroriste. Les industriels américains planchent sur deux projets, le X 45 piloté par Boeing et le X 47 conduit par Northrop Grumman. Les Européens aussi s'y sont mis avec le programme Neuron (voir article ci-contre).
Derrière ces projets, se profile le grand rêve des stratèges américains, celui du «Global reach, global power », un concept permettant de frapper n'importe où dans le monde àn'importe quel moment depuis un poste de commandement confortablement installé quelque part sur la côte Est des Etats-Unis. «Cela a déjàcommencé puisque certaines attaques de drones armés en Irak ont été menées depuis une base aérienne américaine, explique un spécialiste de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre), les Américains rêvent de s'affranchir des difficultés diplomatiques liées àun déploiement de forces et des menaces d'armes de destruction massive qui planent sur les corps expéditionnaires. »
Du coup, alors que les Ucav ont pour le moment l'envergure d'avions de chasse, les ingénieurs américains travaillent déjàsur des drones de la taille d'un bombardier. De véritables forteresses volantes radioguidées.
De l'observation, les engins sans pilote sont passés en quelques années àl'attaque. Une évolution qui pourrait révolutionner le combat aérien de demain. Les avions ont commencé às'émanciper de leurs pilotes dans le ciel du Vietnam. Pour surveiller la piste Hô Chi Minh, les Américains montent des caméras sur des engins radiocommandés servant de cibles d'entraînement. Tsahal prend la relève, lors de l'opération «Paix en Galilée » au Liban en 1982. L'armée israélienne utilise des drones comme leurres pour faire se dévoiler les batteries syriennes. Moins de dix ans plus tard, la guerre du Golfe donne l'occasion àplusieurs armées occidentales de tester leurs drones.
Leurs titres de gloire, les drones les gagnent vraiment dans les Balkans, au milieu des années 90. Français et Allemands envoient leurs yeux artificiels espionner les milices de Slobodan Milosevic. Puis, les Américains sortent de leur panoplie le fameux Predator. Quand il s'agit de bouter hors d'Afghanistan les talibans, fin 2001, le plus connu de tous les drones est de nouveau de la partie. Et cette fois-ci, il est devenu plus agressif. Les ingénieurs de l'Us Air Force et de la CIA ont monté sous ses ailes deux missiles antichars Hellfire.
Mais c'est en Irak que l'utilisation des drones a explosé, passant d'un usage marginal àun rôle central dans les opérations. On estime aujourd'hui que les GI mettent en oeuvre pas moins d'un millier de ces engins, de toutes tailles, dans le ciel irakien. Du petit modèle réduit de moins de deux kilos lancé àla main par un chef de section sur le terrain, au drone stratégique Global Hawk, qui peut planer àquelque 20 000 mètres au-dessus des zones rebelles du triangle sunnite.
Aujourd'hui, on n'ironise plus sur la «drone de guerre ». «Nous sommes en train de passer d'engins d'observation et de reconnaissance àde véritables appareils de combat, explique le général Michel Asencio, chercheur associé àla FRS (Fondation pour la recherche stratégique), les Américains, très en avance, veulent un appareil qui permet d'assommer les défenses adverses, sans risquer la vie d'un pilote. » Fin 2003, le patron de l'Air Force a fixé le cahier des charges : un engin capable de frapper à17 000 kilomètres en moins de deux heures, avec une charge de 5 tonnes. En 2020, il estime qu'un tiers de ses avions de combat seront des Ucav (véhicule de combat aérien non piloté).
Le Pentagone tient àson concept de «persistance projetée ». «Ces Ucav ouvriront la porte àune couverture quasi-permanente du champ de bataille puisqu'ils seront ravitaillables en vol, expliquent Adam B. Siegel et James Perry, de chez Northrop Grumman, et ce, dans les conditions les plus hostiles. Avec de grosses économies logistiques et un risque nul de perte en vies humaines. » Parmi les missions principales envisagées : la destruction, durant la dangereuse première phase de combat, des défenses antiaériennes ennemies, la guerre électronique, le renseignement et les frappes nécessitant une réaction ultra-rapide. D'où une large application dans la lutte antiterroriste. Les industriels américains planchent sur deux projets, le X 45 piloté par Boeing et le X 47 conduit par Northrop Grumman. Les Européens aussi s'y sont mis avec le programme Neuron (voir article ci-contre).
Derrière ces projets, se profile le grand rêve des stratèges américains, celui du «Global reach, global power », un concept permettant de frapper n'importe où dans le monde àn'importe quel moment depuis un poste de commandement confortablement installé quelque part sur la côte Est des Etats-Unis. «Cela a déjàcommencé puisque certaines attaques de drones armés en Irak ont été menées depuis une base aérienne américaine, explique un spécialiste de l'Alat (Aviation légère de l'armée de terre), les Américains rêvent de s'affranchir des difficultés diplomatiques liées àun déploiement de forces et des menaces d'armes de destruction massive qui planent sur les corps expéditionnaires. »
Du coup, alors que les Ucav ont pour le moment l'envergure d'avions de chasse, les ingénieurs américains travaillent déjàsur des drones de la taille d'un bombardier. De véritables forteresses volantes radioguidées.