La coporte-parole de Québec solidaire (QS), Françoise David, indique qu'elle ne veut pas remettre en question le principe d'une direction partagée au sein du parti de gauche. Dans le cadre du congrès de Québec solidaire, qui a lieu à Montréal, en fin de semaine, Mme David a tenu à remettre les pendules à l'heure. C'est que dans une lettre qu'elle a fait parvenir aux membres du comité de coordination de son parti, en septembre dernier, elle remettait en question la présence de deux porte-parole à la tête de QS.
Mme David assure que sa lettre a fait l'objet de discussions à l'interne, mais que le parti était, depuis, définitivement passé à autre chose. « On est vraiment passés à autre chose, on a vécu un très bel automne. Amir [Khadir] et moi, on travaille ensemble et je dirais plus que jamais, avec un fonctionnement qu'on s'est donnés, plus léger, plus souple. Je pense qu'il fallait apprendre à le faire et donc, quelle ne fut pas ma surprise, il y a 24 heures, de voir cette note atterrir dans l'espace public. Elle n'y était pas destinée », a-t-elle déclaré samedi.
Pas assez à l'avant-scène
Elle proposait dans cette lettre d'être « vraiment à l'avant-scène » du parti. Elle estimait en outre qu'il devait être clair au sein de la population que c'est elle qui serait première ministre dans l'éventualité où Québec solidaire formerait le gouvernement. Selon Mme David, cette direction bicéphale entretient la confusion dans l'électorat. D'ailleurs, elle écrivait avoir été interpellée à plusieurs reprises par des électeurs qui ne semblaient pas trouver l'idée de deux porte-parole très intéressante.
C'est Amir Khadir qui partage la fonction avec elle. Dans sa lettre, Françoise David précisait que sa réflexion n'a rien contre lui, mais est plutôt motivée par des éléments stratégiques en vue du prochain scrutin. La formation n'avait obtenu que 3,6 % des voix aux dernières élections provinciales.
Au départ, le fait d'avoir un parti composé de deux têtes d'affiche visait à contrer le culte du chef, s'assurer qu'une femme soit coporte-parole et représenter équitablement les deux partis qui ont fusionné pour créer Québec solidaire, c'est-à-dire l'Union des forces progressistes, dirigée à l'époque par Amir Khadir, et Option citoyenne, dirigée par Françoise David.
En fin de semaine, les membres doivent débattre de plusieurs propositions, notamment sur les moyens d'exclure le recours au privé dans le système de santé.
